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(mis en ligne le 1er novembre 2009) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Au lendemain de la caricature d’élection qui a vu Ben Ali réréré...réélu président avec un score confortable de près de 90% au premier tour, le Quay d’Orsay a répondu à une question de son traditionnel point-presse : « Nous souhaitons réaffirmer notre détermination à approfondir la relation d’amitié qui unit nos deux pays et nos deux peuples. La Tunisie peut compter sur le soutien de la France au processus de réforme sociale, économique et politique qu’elle a engagé. » Surtout économique, après notamment que François Fillon ait signé en avril 2009 un accord de coopération sur le nucléaire civil tunisien. Comme toujours pour les dictateurs amis de la France, le ministère des Affaires étrangères s’aligne benoîtement sur le discours lénifiant de l’Elysée.

Rappelons qu’en avril 2008, Sarkozy en visite d’Etat a assuré que « la Tunisie a fait le choix volontaire de la démocratie  », qu’il se disait « pleinement confiant » dans les efforts faits en matière de droits « universels » et avait même déclaré sans rire que « l’espace des libertés progresse » en Tunisie, précisant « qu’aucun pays ne peut avoir entièrement parcouru [le chemin] de la liberté et du respect des individus ».

Après l’arrestation de trois journalistes à la veille et au lendemain de l’élection, sans oublier les menaces et violences sur des dizaines d’autres dans l’indifférence de notre diplomatie, les démocrates tunisiens doivent continuer à savourer ces paroles.

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 185 - Novembre 2009
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