Survie

Sassou égratigne la France

rédigé le 5 janvier 2014 (mis en ligne le 13 janvier 2014) - Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Sans doute pour maintenir un peu la pression dans l’affaire des Biens mal acquis qui le vise et qui est instruite en France, le général-président congolais lance quelques tirs de semonce dans une longue interview à Paris Match.

Interrogé sur la Françafrique, il lâche :

« Les Allemands demandent aujourd’hui que les francs africains [francs CFA], monnaie d’Etats souverains, rejoignent les comptes d’opération de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement plutôt que ceux de la Banque de France. Celleci résiste parce que cet argent de l’Afrique lui permet de lever des fonds colossaux à des taux dérisoires. »

Accessoirement, il résume aussi le rôle de la France en Centrafrique :

« Le premier chef de cet État, Barthélemy Boganda, est mort dans un accident d’avion dont les circonstances n’ont jamais été élucidées peu de temps après son élection. Dacko lui succède, vite renversé par le calamiteux Bokassa dont la proximité avec la France n’est pas à démontrer. Le même Dacko est ensuite remis en place à Bangui, déposé par un avion venant de Paris. Un coup d’État le balaye, et c’est le général André Kolingba que l’on installe. Lui ne faisait même pas semblant de diriger. Quand nous, chefs d’États voisins, arrivions à l’aéroport, c’est un certain commandant français, Mansion, qui se présentait en short et en chemisette, pour nous accueillir. Puis Patassé est venu et il a fait son tour, avant d’être balayé par Bozizé, avec l’aide de l’armée française… Ce drame dure depuis cinquante ans. »

Le rappel du rôle de Jean-Claude Mantion, en particulier, qui fut un véritable gouverneur régional, n’est sans doute pas innocent…

#GénocideDesTutsis 30 ans déjà
Cet article a été publié dans Billets d’Afrique 231 - janvier 2014
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